UN PARFUM, DES MUSIQUES「香水、音楽。」
publié le 1 juin 2025UN PARFUM, DES MUSIQUES「香水、音楽。
Ce concept — Un parfum, des musiques — a vu le jour pour la première fois ce vendredi 23 mai 2025 à Versailles.
L’envie irrépressible d’un parfumeur mélomane de tisser des liens sensibles entre la musique et le parfum.
Entre des musiques… et un parfum : Lilith, héroïne sombre.
Un parfum, des musiques constituait la première partie de cette soirée où trois œuvres musicales ont été associées à des accords olfactifs, à des notes issues de la structure du parfum, déposées sur des touches blanches de parfumeur.
Chaque morceau choisi accompagnait les accords évoquant les notes les plus volatiles du parfum, ses notes de cœur, et celles de son sillage.
L’accord Méduse était présenté avec le Clair de Lune de Claude Debussy.
« La tubéreuse (Polianthes tuberosa) 月下香, en japonais,
signifie que la fleur exhale son parfum sous la lune. »
Cet accord évoque l’espace de tête entre la cardamome, une épice froide ; une molécule glacée, le menthol ; la verdeur de l’absolue de narcisse ; et le cœur de tubéreuse.
L’accord Florilège était présenté avec l’Impromptu n° 3 de Franz Schubert.
« …Pour le parfumeur que je suis, elle représente toutes les fleurs.
Pour l’homme que je suis, elle représente toutes les femmes. »
Un accord médium, construit comme un bouquet floral dont l’épicentre est un cœur de tubéreuse.
Il se colore des autres fleurs emblématiques de la parfumerie : la rose, le jasmin, le muguet, l’ylang-ylang, la fleur d’oranger… Un feu d’artifice végétal et sensible.
L’accord Voie Lactée était associé au Nocturne op. 9 n° 2 de Frédéric Chopin.
Il s’agit d’un accord de sillage, composé de notes santalées, lactées et suaves, formant cette traîne enveloppante dans un musc cosmique.
Une dernière touche, noire cette fois, était imprégnée de la composition parfumée complète.
Lilith est façonnée comme un soliflore — une fragrance bâtie autour d’une seule fleur, autour d’un cœur de tubéreuse, ma fleur emblématique.
Après une pause, la seconde partie de la soirée a été marquée par l’interprétation, au piano seul, de trois œuvres par Ayamé Ishise, Prix Cortot 2022 :
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Sonate pour piano n° 2 en sol mineur, opus 22 de Robert Schumann
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Nocturne n° 6 en ré bémol majeur, opus 63 de Gabriel Fauré
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Mort d’Isolde de Franz Liszt / Richard Wagner
L’air est le vecteur du parfum comme de la musique.
La mémoire olfactive est puissante.
Parfois, la musique aussi fait ressurgir des souvenirs de parfum.
Une troisième partie s’est improvisée, spontanée, entre Ayamé et Yoko Levy Kobayashi, premier violon et deuxième soliste de l’Orchestre National d’Île-de-France, que j’avais conviée amicalement à cette soirée — et qui était venue avec son violon.
Merci à Marianne (anagramme de marraine) et à Arnaud pour avoir parrainé cette première représentation de Un parfum, des musiques.