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LE PARFUM DE LA CENSURE

publié le 23 décembre 2020

« Dans le langage des fleurs, la tubéreuse apporte amour et passion insatiable.
J’en suis follement tombé amoureux ; La première fois, ce fut à Grasse, durant ma formation d’élève parfumeur au Grasse Institute of Perfumery
@gipgrasse
En septembre de cette année, le Musée International de la Parfumerie
@mip_grasse organisait des conférences autour de la fleur.
Le temps de cette journée, je fais la connaissance de Constant Viale, un horticulteur, poète et préservateur d’un patrimoine qui m’offre la clé́ de ses champs.
Mon nez est comme un papillon, au crépuscule, qui attend de dérouler sa trompe pour atteindre le nectar au fond des tubes floraux.
Ensorcelé́, intoxiqué, déboussolé́, je ne reconnaissais plus l’extrait que j’avais étudié́, son essence absolue provenant d’Inde.
Son espace de tête est comme un stéthoscope en métal froid sur votre poitrine;
Le cinéole et le salicylate de méthyle, molécules médicales, gèlent votre sang.
Pendant cet instant à perdre haleine, mon cœur s’arrête de battre.
Le sien est exotique, fougueux et érotique.
Comme la fleur des fleurs, le benzoate de méthyle remplit vos narines.
Sa nonalactone vous transporte dans sa voie lactée.
Elle est sensible et fragile comme une rose qui fleurit de l’obscurité́ à la lumière.
Son corps porte la robe des fleurs blanches, le méthyl-anthranilate d’une fleur d’oranger, et l’indole, molécule charnelle, connexion entre la fleur et la peau humaine.
Je l’ai examiné sous toutes ses coutures, déshabillée et parée…tel un crime passionnel, dont elle est la criminelle.
Pour le parfumeur que je suis, la tubéreuse représente toutes les fleurs.
Et pour l’homme que je suis, elle représente toutes les femmes.
Un grand remerciement à mes amis, Armelle Janodi et Rémy Foltête
@leclosdecallian, pour les bulbes de tubéreuses qu’ils m’ont transmis cette année et qui, par cet acte, contribue à entretenir cette intimité avec la fleur du mal.

Voici le texte que Pierre Bénard a écrit et qui a été publié en août 2020 sur le compte instagram de la Société Internationale des Parfumeurs Créateurs, association dont il est membre.

Du même auteur, ce texte était accompagné de photographies de la fleur réalisées dans les plantations de tubéreuse.

https://www.instagram.com/p/CEkHcPlBejW/?utm_source=ig_web_copy_lin

A la suite de cette publication, en septembre, Madame Isabelle Sadoux, que nous ne manquons pas de citer, rédactrice et consultante en communication du site « D’un mot à l’autre », nous propose de présenter notre passion, notre travail.

Elle nous propose d’écrire dans sa newsletter, qui sera publiée en octobre, une tribune libre sur les matières premières en particulier liées à la saison d’automne.

Par ailleurs, ayant découvert le texte de la tubéreuse via les réseaux sociaux, elle nous demande si elle pourrait le republier avec une belle illustration.

Elle nous demande ce que nous pensons de sa proposition.

Nous lui répondons qu’écrire nous a toujours inspiré en précisant des liens de quelques écritures d’articles auprès de blog tel que fragrantica, çafleurebon, etc…

Nous lui indiquons que pour cette newsletter d’automne, il serait convenable de mettre un lien sur le site osmoart avec quelques lignes de présentation.

D’autre part, pour sa deuxième requête, celle de l’article écrit pour la SIPC, nous lui indiquons que pour rééditer ce texte, nous lui demandons de bien vouloir citer le nom et prénom de Pierre Bénard, celui d’OSMOART et de la SIPC ; et notre photographie accompagnant le texte serait crédité Pierre Bénard/OSMOART.

Elle nous précise qu’elle garde l’article sur la tubéreuse ne sachant pas si elle va le publier pour cette newsletter ou bien pour celle de l’hiver 2020 (nous indiquant qu’elle nous informerait de sa publication).

Voici le texte (disparu) que nous avions écrit bénévolement pour sa newsletter d’automne :

« La matière première naturelle offre son essence au gré des techniques d’extraction, des origines, des périodes de récoltes, des saisons…L’automne procurent les parfums exotiques des pélargoniums, de l’ylang-ylang et du cananga.

A proximité de la ville de Guilin, en Chine, une forêt d’Osmanthus fragrans, littéralement la fleur odorante, parfume les massifs montagneux.

Octobre et novembre sont aussi les mois de récolte du gingembre, de la cannelle, de la cardamome et du thé noir.

Comme un parfum de « massala chai » qui délecte nos narines.

En Europe, profondément dans le bassin méditerranéen, les agrumes encore parés de chlorophylle seront exprimés pour fournir des huiles essentielles de couleur verte.

Ce sera le cas de la mandarine extraite grâce à la méthode « pellatrice ».

Si le procédé est la « sfuma torchio », elle sera jaune.

En début de récolte, l’essence de bergamote calabraise possède une teneur plus importante en linalol, elle sera plus fraîche que fruitée avec des réminiscences de lavande et de basilic.

Nos contrées françaises vivent à l’époque des vendanges, de la brume et du frimas.

Le climat azuréen permet des collectes tardives de fleurs qui donneront un absolu de jasmin d’automne aux notes typiques de baies de cassis.

Dans la région nantaise, on déterrera le rhizome des plants d’angélique âgés d’une année pour son huile essentielle naturellement musquée par l’exaltolide.

Pour une autre ombellifère, on distillera ses semences aux notes fruitées, terreuses et irisées.

Ce sont celles de la carotte dont le nom détermine celui des caroténoïdes, pigments jaunes orangés en cette saison.

Loin des productions persanes, au sein de mon pays, autrefois celui de la cocagne utilisée comme teinture bleue, on cueillera précieusement les stigmates rouges du Crocus sativus pour les sécher : le safran révèlera dès lors ses arômes de fruits secs, de tabac et de cuir.

Pierre BENARD/ OSMOART , parfums, couleurs & sons www.osmoart.com »

 

Semblait-il, nous étions bien d’accord sur les textes et les deux illustrations associées que nous lui avions envoyé gracieusement sous les noms de fichiers TUBEREUSE07_PIERRE BENARD ©osmoart et YLANG01_PIERRE BENARD ©osmoart.

L’article fut publié dans sa newsletter d’automne avec le texte olfactif et la photo d’ylang.

Les lecteurs appréciaient la lecture de ces odeurs automnales.

Sans information, il semblerait que l’article sur la tubéreuse serait publier en hiver.

 

Ce 17 décembre 2020, sur le réseau Linkedin, nous reconnaissons notre photo de tubéreuse dans un post/article de Mme Isabelle Sadoux intitulé « quand le “parfum” inspire poètes et écrivains »

Avec stupéfaction, nous constatons qu’aucune mention n’est faite pour l’image utilisée et que celle-ci est attachée, hors contexte, à l’article écrit par Mme Isabelle Sadoux.

Nous lui faisons donc naturellement part, par message, de notre légitime étonnement à l’égard de l’utilisation de la photographie destinée et intimement liée au texte écrit sur la tubéreuse ; tous deux, nous semble-t-il, une œuvre d’esprit.

Nous profitons de ce courrier pour lui faire part de nos interrogations sur la reconnaissance du parfum comme œuvre d’esprit et le parfumeur comme artiste qui est l’un des chevaux de bataille de la SIPC avec, comme nous, celui de l’éducation.

En effet, si ni les photographies, ni les textes ou autres compositions (sonores, picturales, etc…), ne sont pas respectées et que si les soi-disant communicants du parfum (blogueurs, éditeurs, direction presse, journaliste, influenceurs, médiateurs, etc…), particulièrement, ceux de la toile, ne nous assistent pas dans ce sens, nous nous demandons comment une composition parfumée pourra-t-elle se voir protéger ?

« Errare humanum est, perseverare diabolicum. »

Elle finit par supprimer notre photographie de son article.

Mais, aussi littéralement, elle efface le travail bénévole de la tribune « libre » réalisé pour sa newsletter publiée en automne.

Elle nous avertit en spécifiant le nombre de vue qui venait de disparaitre : « Je viens de supprimer le post et ses 520 vues en quelques heures, votre crédit y compris. Bonne soirée »

 

Pourtant, nous nous faisions un plaisir d’écrire et, pourtant, lui avons proposé d’autres perspectives éditoriales positives.

Nous comprenons la surenchère qui existe sur la toile pour augmenter « sa visibilité, sa notoriété et son succès » (propagande du site d’un mot à l’autre) mais à quel dépend ? celui de voir ses compositions usurpées ? et pour qui ? celle du communiquant ou du communiqué ?

De nombreuses personnes vivent uniquement sur leurs droits d’auteur, elles ne sont ni salariés, ni intermittentes ou autres statuts que nous respectons.

Nous nous sommes sentis violé dans nos droits et notre liberté d’expression, nous nous sommes sentis censuré.

Nous rejoignons les autres artistes, car en tant que parfumeur-créateur, nous nous sentons artistes, artistes du parfum qui résulte de matières invisibles et à travers le truchement de l’artiste.

OSMOART se positionne dans la création olfactive pure et l’éducation olfactive car nous sommes persuadés que l’éducation olfactive, engendre de la culture olfactive nécessaire à cet art olfactif qu’est le parfum.

Voilà pourquoi, nous diffusons subrepticement le parfum «CENSURE, encre invisible », dont nous travaillons l’accord ensemble avec nos stagiaires, Marion & Mathilde, depuis ce mois de juin.

« Cet accord est basé sur ce souvenir de l’odeur de l’encre violette que possédait les maîtres d’écoles, seuls autorisés à remplir les encriers de nos pupitres. Ce liquide parfumé n’empêchait pas d’imbiber la peau de nos doigts.Nous tentions de l’éponger au papier buvard. Le temps et les plumes métalliques remplacées par les stylos et les claviers numériques » Pierre Bénard

OSMOART, parfums, couleurs et sons, est à l’origine d’une association. Elle est fortement impactée par la situation actuelle.

Alors, Mesdames, Messieurs les journalistes, blogueurs, influenceurs, passionnés de parfum, aspirant parfumeurs, amoureux du parfums, si vous vous sentez concernés par cette réflexion sur la création et ses droits d’auteurs, soutenez-nous en vous procurant cet échantillon de «CENSURE, encre invisible ».

Voyez cela comme une adhésion : osmoart@gmail.com

A vous lire,

 

 

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